Une mouche de pêche est un tableau impressionniste. Nul besoin de détails précis pour voir l’essentiel, mieux, plus c’est épuré, plus l’essentiel saute à la figure. Alors les mouches rustiques que nous a fait connaître Joël Délas sont à leur façon impressionnistes. Nous sommes tombés sous le charme de ces modèles d’un autre temps, mais qui n’ont rien à envier aux productions complexes et clinquantes de ces temps mondialisés.
La rubrique que nous vous proposons dans ce numéro concerne un domaine très particulier du montage des mouches, celui des mouches rustiques, rudimentaires, faites avec un minimum de matériaux, mais pas avec n’importe lesquels ! Ces modèles, que nous a fait connaître Joël Délas (voir le dossier sur les Pyrénées de notre numéro 10), ont été pour nous une véritable découverte dès lors que nous avons dû les reproduire pour les photographier. Et pour cela, Joël avait tout préparé pour nous, pour vous, les magnifiques plumes de coqs espagnols, les laines angora qui font de merveilleux dubbings, et même un morceau de vieille robe de chambre coloris framboise qui lui aussi produit un dubbing de grand intérêt. La mouche rustique, c’est un concept, une philosophie, une façon de voir les choses. Mais attention, on ne s’en tire pas indemne, la nostalgie de ces mouches anciennes est instantanée, comme un manque enfin comblé. Pour être franc, nous ne les avons pas encore essayées. Il était prévu de les faire voguer sur les flots des courants de l’Allier et de la Loire en novembre en com- pagnie de Steeve Colin pour une pêche de l’ombre en seconde catégorie. Mais le confinement a tout annulé. Joël, lui, pêche avec depuis des années et ne changerait pas pour des productions modernes. Il est vrai que ses montages avancés raisonnablement fournis en hackle ont fière allure, que les teintes ne sont pas choisies au hasard, que chaque modèle est bien dosé. Bref, ça se voit que ça pêche…
Valorisation de la plume
Les mouches de cette rubrique sont montées selon deux grands principes. L’un obligeant à terminer la mouche côté corps et l’autre côté tête. Le premier est un montage avancé, montage très inspiré des mouches d’Aimé Devaux. On commence par la collerette et le reste de la mouche suit.
Pour le second, la méthode est plus commune puisqu’on termine la mouche par un nœud final en tête. Le point commun entre ces deux montages concerne l’aile, qui est unique, appartenant à la plume qui sert à faire la collerette.
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